Partager la publication "PETITE CHRONIQUE DE LA 5G – #2"
Pour mémoire, l’article #1 consacré à la 5G disponible ici.
Vous pouvez télécharger l’article #2 consacré à la 5G, en PDF, en cliquant ici.
La 5G, qu’est-ce que c’est? Pour quoi faire?
Nicolas Bérard, journaliste au mensuel CQFD et auteur du livre 5G mon amour explique qu’il s’agit du « réseau mobile de cinquième génération. Le premier date des années 1980, le deuxième des années 90. Dans les années 2000, on est passés à la 3G. C’est à cette époque-là que s’est produit le boum de la téléphonie mobile. La 4G, au début des années 2010, a correspondu à la généralisation des smartphones permettant de regarder des vidéos en ligne. » (voir ici).
L’ANFR (à lire ici) précise l’évolution des usages en fonction des technologies:
– dès la 2G, il s’agit de téléphoner et d’envoyer des sms.
– puis, à partir de la 3G, on ajoute l’usage d’internet: limité (3G, envoi de photos),
– puis non limité avec tout d’abord les vidéos et les applications (4G)
– et enfin la réalité augmentée et les véhicules connectés (5G). C’est donc seulement dans ce but que la 5G est aujourd’hui « indispensable ».
Continuons à explorer le site de la très officielle ANFR:
« La 5G promet des débits jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux de la 4G, qui permettront des connexions en ultra haut débit : vidéo et divertissement, gaming, réalité augmentée et réalité virtuelle. Divisée par 10, la latence (temps de réponse) ouvre des perspectives notamment pour les usages professionnels : voitures autonomes, pilotage à distance, téléchirurgie, automatisation industrielle… La 5G offrira une densité de connexion qui permettra de multiplier par 10 le nombre d’objets connectés simultanément au réseau, pour favoriser des usages tels que la traçabilité des produits, l’optimisation énergétique… »
Un enjeu Majeur ?
Répétons-le, la 5G n’a d’autre vocation que de nous faire basculer – de façon irréversible – dans le monde du tout-numérique, le monde sans contact – et sans humain? – tel qu’il se précise en particulier depuis le début de la période Covid.
Bien évidemment, tout cela au nom de la même rengaine que celle qui justifie tous les reculs que nous subissons par ailleurs.
C’est au nom d’un « enjeu majeur de compétitivité face aux autres territoires ou pays… », pour devenir le « champion mondial, (possédant un) temps d’avance… ». Pour toujours « accélérer, faire la course en tête… » et « faire cela au nom de l’innovation, du progrès… » que tout cela est présenté comme étant inéluctable.
Dans l’article déjà cité (à lire ici), Cyril Pocréaux et François Ruffin donnent une idée de ce à quoi servira la 5G: selon les prévisions du cabinet Gartner en 2019, les caméras de surveillance devaient représenter 70 % des objets connectés en 5G en 2020 (ce sera le sujet d’un article à venir).
«Notre projet est de connecter tous les objets de la maison », annonçait il y a dix ans la société française de robotique Violet. On comptabilise aujourd’hui en moyenne six mille objets dans une maison, dont seulement trois — le téléphone, l’ordinateur et la télévision — sont connectés. Il en reste 5 997. » On recense déjà des «baskets autolaçantes» (avec un «système motorisé Electro Adaptive Reactive Lacing»), un «soutien-gorge autodélaçant» (qui se dégrafe tout seul), la «fourchette antibâfrement» (avec un Slow Control, qui «vibre discrètement» si vous avalez trop vite), un «décapsuleur connecté» (afin de «partager votre expérience avec vos amis connectés»), sans oublier la bouteille d’eau qui vous rappelle de boire, le bracelet qui vous électrocute en cas de retard, la brosse à cheveux qui vous conseille les produits L’Oréal, l’anneau au pénis qui mesure vos performances sexuelles, etc. Et ce n’est qu’un début : demain, la «maison intelligente» (smart home) devrait devenir la norme.
La «ville intelligente» (smart city) aussi, et en fin de compte le «monde – dit – intelligent» : «Tous les engins, les appareils, les machines et les dispositifs vont être équipés de capteurs qui vont relier chaque objet à chaque individu, en un vaste réseau numérique neural qui se déploiera dans l’ensemble de l’économie mondiale », s’enthousiasme Jeremy Rifkin, chantre de la croissance verte et technologique, qui murmure à l’oreille des puissants et de la Commission européenne. « On a calculé que, d’ici à 2030, il y aura près de 100 billions [cent mille milliards!] de capteurs qui mailleront l’environnement humain et naturel pour former un environnement intelligent mondial distribué. » Ça le fait rêver, ça les fait rêver. Forcément : la 5G fait miroiter un marché géant avec tous les engins, les appareils, toutes les machines à renouveler, dans des secteurs aussi divers que la téléphonie, le bâtiment et les travaux publics, l’agriculture, l’automobile — sous prétexte de sauver la planète… ou nous-mêmes…
Rappelons une chose essentielle …
Comme pour les énergies, les nouvelles technologies ne remplacent pas les anciennes. Elles s’additionnent les unes aux autres. On n’a jamais vu le pétrole remplacer le charbon, le nucléaire remplacer le pétrole et le charbon et les énergies renouvelables remplacer toutes les énergies précédentes. Aujourd’hui, nous utilisons le charbon, le pétrole, le nucléaire, et un peu d’énergies dites renouvelables. Il en est de même pour toutes les technologies dites de l’information et de la communication. Avant d’affirmer que la technologie de la 5G est nocive pour la santé ou l’environnement, nous ferons un point sur l’état des connaissances scientifiques relatives aux technologies plus anciennes (4G). Nous assistons à une perpétuelle fuite en avant: rien n’est réglé concernant la 4G que la 5G nous est imposée et la 6G déjà en projet…
Se poser la question de la 5G aujourd’hui, de la 4G hier, et de la 6G demain, impose de mener une réflexion globale. C’est tout un système qui est en jeu. La question ne peut se résumer ni à la qualité du réseau pour téléphoner, ni à la posture ridicule et insultante consistant à traiter d’amish celui qui entendrait porter un regard critique sur la chose. Comme je l’écrivais déjà dans mon livre au sujet de l’antenne-relais, « celle-ci est un élément constitutif et indispensable d’un projet de société dont nous n’avons, pour la plupart, même pas conscience. (…) Tout un système doit nécessairement accompagner l’antenne qui, en retour, permet au dit-système de poursuivre son développement. Comme un échange de bons procédés. » Il en est de même pour la 5G.
La 5G a vocation à permettre la transformation numérique de la société? Ce sera donc le sujet de notre prochain article.
A suivre!
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